laisse-moi ranger, pauvre tâche. hein ? - LIBRE.

yhoalibeth. Un prime haut en couleurs, pour me retrouver dans une maison quoi de plus sublime. Les projecteurs sur soi, les applaudissements, les cris du public, les questions qui tuent, le présentateur au taquet, la robe de soirée déchirée, tout m'avait sourit, ou presque. La seule chose où un point d'interrogation trônait était les autres candidats. En effet, je n'avais guère vu le nombre. Etait-ce volontaire de n'en faire rentrer que certains ? Etaient-ils tous déjà à l'intérieur ? Sans plus de réflexion, je me précipitai au sas, là où l'on me déséquipa. Je remercie le monsieur, et me lançai à tout hasard dans le jardin. Enorme. Personne ne venait, sûrement pas informé. Je n'en fis pas un drame, et en profitai pour aller déballer mes valises dans la chambre. J'eus la grande surprise, lorsque j'y entrai, de trouver le bazar. Des vêtements étalés, des lits défaits, une odeur de chacal. Je ne pris pas grande attention aux détails, et trouvai un lit. Je posai mon bagage dessus, l'ouvrit, et poussai un cri. La porte venait de s'ouvrir, délicatement. Etonnée, en sursaut, peureuse, je demandai, timidement : Qui, ... qui êtes-vous ? Qu'est-ce que vous faîtes là ? Rattrapant les battements de mon coeur, je me calmai, en m'allongeant sur le lit, posant mes jambes à côté de mes affaires. Ma tête rentrée dans l'oreiller, je pris une grande bouffée d'air, et respirai, paisiblement, avant de m'excuser auprès de la personne concernée.

Entendre la voix de cette parfaite inconnue me rassura, grandement. J'acquiesçai de la tête, esquissant un sourire, à tout hasard. La déshabillant du regard, je pus voir ses cheveux bruns, impeccablement coiffés, sa tenue quoi de plus élégante, son visage oval, à l'aspect doux. J'aimais à m'attarder sur des détails invraisemblables. On ne me ressemblait pas sur cela, c'était clair, et net. Les yeux de mon interlocutrice était vert, une couleur que j'avais toujours aimé avoir. Je m'assis, paisiblement, écoutant mon souffle, et le sien, un silence se faisant sentir, devenant limite pesant. Je ne dis rien, ne savant que trop par où commencer. Me mettant sous la couette, j'avais effectivement froid, très froid. Je devais couver quelque chose, un rhume, je ne sais pas. Mon humeur était en train de changer, devenant lasse, fatiguée. Un mal de tête insurmontable m'arriva, et des remontées faillirent exploser. Je ne me sentais pas bien, plus bien. J'avais une drôle d'appréhension, mais ne dis rien, de peur d'inquiéter ma nouvelle amie, du moins, amie pour l'instant, de vue.

Lorsque mon interlocutrice me toucha le front, j'appréhendai sa réponse. Comme ça, j'avais de la fièvre ? Ce n'était pas malin. Je me blottis dans ses bras, recueillant sa chaleur. Il n'y avait rien d'ambiguë, je n'étais pas comme ça. Je n'avais que dix-huit ans, et je me sentais mal. Je n'avais personne, pas même une personne de mon entourage, vers qui me retourner. Alors je jugeais bon de le faire auprès de cette habitante, la première que j'eus rencontré. Je sentais en elle un instinct maternelle qui me donnait confiance. Ja la remerciais, grandement, lui plaquant une bise mignonne sur la joue. Me retournant pour me mettre dos à elle, dans ses bras, je sentis un énième maux de ventre surgir, et n'eus pas le temps de finir ma phrase. Finalement, je pris sur moi, et me présentai : Yhoalibeth. Je mis la main sur mon front, et ce dernier me parut moite. Je sentais que je devais avoir le visage pâle, clair. Je retenais tant bien que mal les vomissements, et ça fonctionnait plutôt bien pour le moment. Devant les caméras, les téléspectateurs, ma famille, mes amis, quel état. Je me cachai sous la couette, honteuse. Je ne comprenais plus ce qui se passait. Je reniflai péniblement, accélérai mon souffle pour le sentir, et pris ma tête entre mes mains, tout ceci silencieusement. Je ne m'entendis même pas répliquer, chuchotant : Pourquoi je suis venue, pourquoi ?! Je n'étais pas la pile électrique je pouvais être, mais plutôt la malade qui ne voulait rien, sauf en finir. Je détestais être comme cela, ça me répugnait, me rendait folle. Un peu de plus et je faisais une tentative de suicide. Ca devenait morbide, certes, mais je n'arrivais plus à faire autrement.

Si j'étais déjà malade ? Pas que je sache. Je me contentai de tourner la tête de gauche à droite et de droite à gauche. Le drap mouillé m'apaisa, faisant ainsi baisser ma température doucement. Je devais frôler les trente-neuf, facilement. Kristen. Je le trouvais joli, ce prénom. Il sonnait doux, à mon oreille, comme une berceuse. Je pris ses mains, et les frottai à mes joues, délicatement. Ce pourrait être comme une mère pour moi, ici. Sans indiscrétion, je le lui demandai : Quel âge as-tu ? Faire connaissance me ferait penser à autre chose, certainement. Je collai ma tête sur l'épaule de la jeune femme, et fermai les yeux, me servant de mes oreilles et de ma bouche. Je me concentrai sur toutes formes de bruits, ce que m'avait indiqué ma mère, alors que j'étais petite. J'agitai les couettes, dans mes souffles, ma respiration, ce qui provoquait un bruit de palpitation, comme les battements de coeur.